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Hélène Delecourt, qui traite de la Microfranchise à l’Adie : « le digital transcende la microfranchise »

Le digital permet aux réseaux de développer plus vite et à moindre coût des microfranchises, mais surtout de rompre l’isolement des indépendants, explique Hélène Delecourt, qui traite de la Microfranchise à l’Adie.

 

En quoi la microfranchise concerne-t-elle l’Adie ?

La Microfranchise Solidaire est un dispositif visant à créer de l’emploi indépendant. Nous incubons et développons des filières de microfranchise, finançant (microcrédit de moins de 10 000 euros) et accompagnant ces gens qui n’ont pas les moyens à la base d’intégrer une franchise classique, et qui n’ont pas de diplôme à 50%. Nous leur proposons des activités « clés-en-main »,  simples et accessibles comme jardiniers ou femmes de ménage, à développer avec l’appui d’un réseau professionnel. L’objectif est de créer 10 à 12 filières de microfranchise solidaire en 10 ans.

Quels résultats ont déjà été obtenus ?

Depuis 2011 nous avons noué des accords avec des franchises classiques qui développent plateformes et microfranchises. Les microfranchisés bénéficient de la notoriété d’une marque, de la transmission d’un savoir-faire et de méthodes commerciales, ainsi que d’une formation et d’un accompagnement métier. O2 home services, dans les services à la personne, développe par exemple avec nous la microfranchise O2 Adie petit jardinage. De même avec mon Assistant Numérique.com, spécialisé dans l’aide informatique à la personne et aux professionnels. Ce sont 80 jardiniers et 30 assistants numériques qui sont apparus grâce à ce dispositif.

En quoi le numérique a changé la donne dans votre activité ?

Ces métiers ne sont pas liés au numérique d’emblée. Mais comme il n’y a pas de vitrine en dur, l’image qu’on a des microfranchisés se construit uniquement sur Internet. La Toile est donc petit à petit devenue essentielle. Notre considération pour le digital à l’Adie a aussi évolué avec le temps : alors que nous le voyions comme un moyen de se développer plus rapidement et à moindre coût pour les réseaux, nous avons constaté son importance pour transmettre en continu le savoir-faire et animer une communauté. Il ne sert pas seulement à fixer les rendez-vous, gérer les factures… mais aussi à créer du lien entre les indépendants. Les interactions quotidiennes sont cruciales. Les microfranchisés peuvent ainsi répondre à des problématiques techniques en interpelant la communauté. De nouvelles offres sont élaborées, des retours d’expérience fondateurs sont échangés. Chez mon Assistant Numérique.com, ce sont plus de 10 conversations différentes qui sont créées quotidiennement par les membres. Bref, l’information est moins descendante et le réseau vit. Nous sommes devenus de plus en plus vigilants sur la structuration des sites web des réseaux, sur la communication interne en ligne…

Est-il du coup devenu plus facile de mettre sur pied des microfranchises ?

Historiquement ceux avec qui nous avons créé ces microfranchises, qui avaient pignon sur rue avec des boutiques classiques, n’étaient pas habités par la culture du digital. Heureusement de nouveaux outils sont apparus pour animer la communauté et faire communiquer, en plus de l’accompagnement commercial de la tête de réseau vers les franchisés. L’approche marketing digitale est désormais de plus en plus poussée, toujours plus vers les futurs microfranchisés au lieu d’être concentrée uniquement sur le client final. Les réseaux démontrent la valeur apportée aux indépendants et la force de leurs communautés, avec des ambassadeurs qui démontrent que les nouveaux intègrent une « famille » d’où résulte l’innovation métier. Nous nous sommes de plus en plus rapprochés de réseaux qui ne sont que sur Internet, comme Uber ou Cyclofix. Dans ce dernier exemple la plateforme permet au client qui a un problème de trouver un réparateur microfranchisé, qui se déplace pour réparer sur place. Ici le digital crée le métier.