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« Le digital ne fonctionne pas sans le local »

Interview d’Alexandre Ameline Juffroy, co-fondateur de The Data Factory.

Alexandre, comment avez-vous fondé votre entreprise dans le digital ?

Après mes études en école de commerce, j’ai entamé mon parcours professionnel dans un univers pas spécialement digitalisé (la vente de machines d’imprimerie d’occasion).

J’ai ensuite créé avec un associé un site web dans l’univers du mariage, avant de lancer en 2014 notre start-up The Data Factory. Notre société est spécialisée dans le marketing digital, notamment l’emailing et les campagnes display (la publicité sur le web). Notre spécificité, c’est de tout gérer en interne, pour maîtriser toute la chaîne. Nous avons une double implantation, à Barcelone et à Miami, et travaillons avec des marques d’envergure internationale comme Pepe Jeans, Hackett, et des groupes du secteur de la grande distribution.

Quelle vision du digital vos clients développent-ils ?

Les entreprises de petite taille sont souvent plus jeunes, et plus expertes du digital que les grands groupes. On le voit bien à l’échelle de nos clients. Ils nous contactent lorsqu’ils commencent à s’intéresser au web, et il faut alors les guider sur ce marché.

Ce n’est pas toujours facile, car nous devons faire face à beaucoup de réticences : certains ont fait une mauvaise expérience et sont déçus. Ils savent que les campagnes de mass média ne suffisent plus et sont prêts à changer de méthode, mais pas à n’importe quel prix : ils veulent des résultats maîtrisés.

Pourquoi avoir misé sur une approche internationale ?

Je suis né en France, j’ai grandi en Espagne, je suis marqué par une double-culture très forte. Et effectivement, The Data Factory est une société américaine avec une filiale en Espagne. Les Etats-Unis représentent un marché gigantesque, complexe et très mature, un vrai défi que nous avions envie de relever. Nous avons choisi Barcelone pour être présent en Europe, et assurer une présence de terrain avec nos différents clients qui eux aussi sont implantés à l’international.

miami

Quels liens faites-vous entre international et digital ?

Si le digital a fait tomber les barrières de notre monde globalisé, l’approche locale reste fondamentale. Pour que les stratégies digitales fonctionnent, il faut connaître et maîtriser les paramètres du local. Lorsque nous activons une campagne e-mailing dans 5 pays différents, le rendu est très différent selon chaque pays, il faut s’adapter.

Vous faites partie de la génération Y. Un atout en matière de digitalisation ?

C’est certain, mais du côté de nos clients et de nos équipes, je pense que ce n’est pas un simple problème de génération. Je travaille avec des personnes plus jeunes et d’autres plus âgées que moi, et on est tous sur la même ligne : on sait que le digital est indispensable, et qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Aujourd’hui presque toutes les générations se connectent au web via leur smartphone, c’est entré dans les pratiques courantes et cela va s’amplifier dans les années à venir. C’est cette donnée que nous devons intégrer pour concevoir les meilleurs outils digitaux.

Notes & références